[Portrait] Célie Couché, fondatrice de Bout’ à Bout’, et industrielle du réemploi 🌍

Après un parcours universitaire en philosophie/sociologie puis politiques environnementales, et plusieurs expériences dans le domaine de l’environnement, Célie Couché crée Bout’ à Bout’ en 2016. 

Son but : développer la consigne pour réemploi des contenants en verre, alors qu’elle avait été quasiment abandonnée en France depuis les années 60 au profit du tout jetable.

Après quelques années à expérimenter, apporter des solutions, mobiliser, développer et structurer la filière, Bout’ à Bout’ a levé 7,3 millions d’euros en mai 2023 pour changer d’échelle. L’entreprise de 30 collaborateurs·rices vient d’investir dans la plus grande usine de lavage des bouteilles de France et poursuit le déploiement de son réseau de collecte, afin de faciliter l’accès au réemploi partout et en faire une nouvelle habitude ! 

💰 Chère Célie, quels ont été les modes de financements de Bout’ à Bout’ ?

Au lancement de Bout’ à Bout’, le retour du réemploi des emballages verre était encore un pari, il n’y avait pas de marché, uniquement des signaux et un contexte écologique qui rendait cette filière évidente. On a eu la chance à ce moment-là de bénéficier du soutien financier de nombreux acteurs pour défricher et développer pendant quelques années, mais aussi oeuvrer à l’échelle nationale : l’ADEME, la Région Pays de la Loire, Nantes Métropole, Trivalis, puis d’autres collectivités et syndicats, Citeo…

Puis, dans la phase de changement d’échelle et d’industrialisation, on a mené une levée de fonds de 7,3 M€, auprès :
– de fonds d’investissements à impact (Demeter, Mandarine)
– d’industriels de la filière (Verallia, LVVD, les JDLO)
– de l’Etat, la Région et la BPI, via le Programme d’Investissement d’Avenir N°4
– + de 300 citoyens et citoyennes via la plateforme Lita.co
– des BA
– et nos partenaires bancaires

Je ne pense pas avoir eu de difficulté en tant que femme, en tous cas dans la phase d’amorçage que j’ai portée. Dans la seconde phase de levée de fonds, portée par notre DG Yann Priou, c’était plutôt une question d’expérience. Nos rôles ont été complémentaires, car je maîtrisais la partie opérationnelle et j’ai pu continuer à démontrer, à opérer et à faire rayonner le projet dans cette phase clé.

Es-tu toi-même financeuse ?

Je ne suis pas financeuse à ce stade, en dehors de ma participation à des financements citoyens, et des dons à des ONG.

🎯 Tes objectifs pour 2024 ?

Maintenant qu’on a investi dans la plus grande usine de lavage d’emballages verre de France, notre objectif pour 2024 est de capter un maximum de volume de contenants à réemployer.

Cela passe par l’accompagnement d’un nombre croissant de producteurs vers le réemploi, mais aussi le déploiement large de notre réseau de collecte dans l’ouest. Pour que la consigne pour réemploi devienne de plus en plus visible et accessible, pour un maximum d’impact !

Parallèlement, je vais continuer à contribuer aux actions de plaidoyer au niveau national pour des objectifs ambitieux en termes de réemploi !

🙌 Penses-tu à une femme avec qui tu aimerais travailler, ou être mise en relation ?

Julie Chapon, co-fondatrice de Yuka, qui pourrait peut-être ajouter l’icône réemploi à l’appli qu’on est maintenant très nombreux et nombreuses à utiliser 🙂

✨ As-tu en tête une femme qui t’inspire à nous faire découvrir ?

A l’échelle de notre filière, l’engagement de Célia Rennesson, Fondatrice et Directrice du Réseau Vrac et Réemploi, est une véritable source d’inspiration pour moi, au-delà de l’amitié que je lui porte. Pionnière dans son domaine, et passionnée, elle exerce un véritable impact positif dans le domaine de la réduction des déchets à travers son engagement, sa vision, son professionnalisme et son leadership.